Slow Travel : Qu’est ce que c’est ?
Productivité, efficience, challenge, voilà des mots qui, il y a quelques années encore, étaient réservés au monde de l’entreprise. Mais dans une société de plus en plus concurrentielle, ils ont lentement fait leur apparition dans notre quotidien, touchant désormais tous les domaines de notre vie privée. A l’opposé de ce mouvement général d’accélération et de compétitivité, des courants alternatifs qui prônent le bien-être et la douceur de vivre. Le slow food, d’abord, courant né dans les années 80 en Italie qui promeut les bienfaits d’une cuisine saine, maison où l’on prend le temps de déguster un plat puis, dans les années 2010, le slow travel.
Mais qu’es-ce que le slow travel ? L’idée ne date pas d’hier et pourtant, elle apparaît comme une redécouverte : celle de vacances sans but réel sinon celui de profiter du temps imparti pour se relaxer et découvrir une nouvelle réalité.
Slow travel : une autre notion du temps
Bien loin des vacances organisées comme une course contre la montre, le slow travel mise sur une autre notion du temps où flânerie et surprise font partie intégrante du plaisir de voyager. Les pratiquants avertis ne prévoient rien ou si peu : pour certains, un simple billet de train, une réservation d’hôtel et le tour est joué, pour d’autres, un itinéraire, tracé à la va-vite mais qui reste flexible selon les envies du moment, servira tout de même de base de départ. Ces voyageurs se laissent le temps de vivre, de s’interroger voire de s’ennuyer, effaçant durant le laps d’un voyage toutes les contraintes d’une vie quotidienne bien chargée. « Qu’ils partent en week-end ou en tour du monde, ils s’offrent la possibilité de ne pas tout contrôler pour retrouver lentement la sensation des heures qui passent. » selon Claudia, blogueuse voyage pour www.lesbaroudeurs.fr et adepte du slow travel.
Une autre notion de la découverte
Ces voyageurs ont tous un point commun : ils ne cherchent en aucun cas à cocher des cases ou à visiter la totalité des monuments historiques d’une région, bien au contraire. Ils ont acquis la certitude que tout voir ne sert à rien et qu’il s’agit plutôt de ressentir. Dès lors, ils privilégient les expériences immersives, organisées ou non, comme les cours de cuisine, la découverte d’un métier ou l’immersion dans le quotidien d’une famille quand ils n’optent pas pour une simple balade en forêt. Leur crédo : la qualité plutôt que la quantité. Persuadés que le voyage est avant tout fait de rencontres, ils n’hésitent pas à dévier de leurs plans pour passer une après-midi en terrasse d’un café avec leur dernière connaissance plutôt que d’enchaîner sur un enième musée, une simplicité assumée qui revêt beaucoup davantages. En effet, bien moins friands des activités touristiques classiques (excursions en tout genre, sports, visites guidées, etc), ils dépensent moins et peuvent donc se permettre de voyager plus longtemps.
Un voyage plus responsable
Enfin, et c’est également une des raisons du vif engouement des européens pour cette nouvelle tendance, le slow travel, par différents aspects, permet de voyager de manière plus responsable. En replaçant la rencontre au centre du voyage, le slow travel se concentre sur les initiatives à taille humaine et développe les économies locales. Il limite également les impacts écologiques du voyage, dont la plus grande partie est liée à l’utilisation excessive de l’avion, puisque beaucoup de ces néo-touristes choisissent de voyager moins loin ou d’inclure dans la notion même du voyage leurs déplacements. Ainsi, les voyages à pied et à vélo connaissent un véritable regain d’intérêt ces dernières années. L’hébergement et l’alimentation ne sont pas en reste. Dans ces secteurs, le slow travel pousse également les voyageurs vers de plus petites structures mettant en avant un véritable savoir-faire plutôt que vers les chaînes et les grandes groupes. En terme de destination, les slow travelers agissent aussi de façon plus responsables, délaissant certaines capitales asphixiées par le tourisme comme Barcelone, Lisbonne ou encore Prague pour se tourner davantage vers les petites villes et les campagnes où leur présence assure une meilleure répartition de l’emploi et des richesses au niveau national.
En résumé, le slow travel est un tourisme économique, sain, libre, curieux, indépendant et humain à essayer de toute urgence.